Louxor : l’île aux bananes
2008
Peu avant le coucher du soleil, nous embarquons pour l’île aux bananes sur le bateau de Mohamed Nefertari. A mi-chemin, il nous demande si les enfants veulent monter sur un chameau. Pourquoi pas ? Mohamed prend alors son portable, appelle un cousin ou un copain, et trois minutes plus tard, deux chameaux s’élancent au galop sur la rive pour nous rattraper. On accoste. Au coucher du soleil, le vert des cultures est plus vert que tous les champs de blé en herbe. Des enfants jouent au foot. C’est beau. La sérénité de l’instant est un peu perturbée par l’arrivée d’un zodiac piloté par un policier et son adjoint, qui commencent à questionner notre capitaine. Ce n’est pas la première fois que la scène se produit. Déjà, on l’a vu donner un bakchich à un policier qui le soupçonnait (à juste titre) de faire le taxi au noir. Ici les flics ne donnent pas d’amende, ils demandent des bakchichs, comme tout le monde. En attendant, que les papiers du bateau soient ou non en règle, ils me gâchent le plaisir.
Je demande en arabe : « il y a un problème ? Je suis de l’ambassade de France, vous voulez voir mon passeport ? ». Du coup, plus de problème, notre Mohamed peut naviguer en paix. Quand on arrive à l’île aux bananes, la nuit est presque tombée, mais le Nil au coucher du soleil, c’est tout de même quelque chose.
Le lendemain matin, notre Peugeot familiale nous emmène tout doucement à l’aéroport. Sans contrôle cette fois. Les policiers de service sont occupés à se réveiller ou à petit-déjeuner.