Le visage caché de Nefertiti
2009
Dans le Monde du 14 avril, on apprend que la célèbre Néfertiti, épouse chérie d’Akhenaton, cache un visage de pierre sous sa face lisse de plâtre peint. Le fait était déjà connu, mais grâce aux progrès de l’imagerie médicale, on a pu comparer les deux versions successives du sculpteur et constaté que le nez avait été affiné, certaines rides gommées mais d’autres ajoutées. Il ne s’agissait donc pas d’un embellissement de l’original, mais d’une « personnalisation », affirme le responsable de l’opération.
La sculpture, vieille de 3400 ans, a été découverte par un archéologue allemand en 1912, et emportée à titre de « butin de fouilles » comme c’était la règle à l’époque. Zahi Hawass, le Directeur des Antiquités égyptiennes, demande sa restitution pour la faire figurer dans une exposition temporaire. Or le buste est estimé à presque 300 millions d’euros et il tient à Berlin la place de la Joconde à Paris. Même en admettant que l’Egypte tienne sa promesse de le renvoyer en Allemagne, comment prendre le risque de s’en séparer ?
Depuis deux ans, de scanner en tomographie, on évalue à Berlin le degré de fragilité de la statuette. On apprend dans l’article du Monde que l’archéologue découvreur s’appelle Ludwig Borchardt, le radiologue spécialiste en tomographie Alexander Huppertz, et le directeur du Musée égyptien de Berlin Dietrich Wildung. Quant au directeur des Antiquités égyptiennes, il doit s’appeler « Le Caire », comme indiqué dans la phrase : « Le Caire a déjà demandé à plusieurs reprises la restitution de cette pièce majeure de l’art égyptien ».
Bonne nouvelle pour « Berlin » : la statue présente, d’après les analyses, plusieurs fissures intérieures qui rendent son déplacement en Egypte impossible. CQFD.
En cherchant un peu, je découvre dans la Tribune de Genève du 4 avril dernier, que la statuette tant convoitée pourrait être un faux. Un dénommé Henri Stierlin, trouvant sa fameuse « modernité » suspecte, a mené l’enquête et affirme qu’elle aurait été sculptée par le restaurateur de la mission de 1912, en prenant comme modèles diverses statuettes et bas-reliefs existants.
Seule la découverte de la momie de la reine permettrait de trancher le débat, du moins si ce troisième visage a encore figure humaine.
Authentique ou en toc, le buste de Néfertiti relance le débat sur l’éthique de l’art antique, si l’on peut dire, dont l’absence avérée fait l’affaire de nombreux musées occidentaux.
A lire :
L’affaire Néfertiti dans un numéro de Magalif en 2007.
L’article de la Tribune de Genève, 4 avril 2009
cette rumeur circule depuis au moins 30 ans..
si je peut me permetre cette article me samble tres douteux car ou c’est une pointe d’humour trop suptil ou l’auteur a pas trop réfléchis en écrivant:
– Quant au directeur des Antiquités égyptiennes, il doit s’appeler Le Caire, comme indiqué dans la phrase : « Le Caire a déjà demandé à plusieurs reprises la restitution de cette pièce majeure de l’art égyptien ».
C’était en effet une pointe d’ironie, car l’article auquel je fais référence cite tous les noms des archéologues allemands, mais pas celui du Directeur des Antiquités égyptiennes, Zahi Hawas, l’homme au chapeau de cow-boy, que j’ai déjà nommé pour ma part dans un ou deux autres articles de ce blog.