Hatchepsout, encore et toujours

2011

Réveil à 5h30, départ 6h00 sur mon vélo rose. Horreur, il y a déjà deux autocars à la billeterie : c’est vendredi, le jour où les bateaux sont de retour à Louxor après la classique croisière d’une semaine. J’aurais dû y penser.

Sachant qu’ils vont aller tout droit à la vallée des rois, je commence par une halte au temple d’Hachepsout.  Je franchis seule les trois terrasses jusqu’au sanctuaire creusé dans la falaise. Puis redescends, lentement. Merveille de simplicité et de grandeur. Je n’ai pas de mots pour dire l’émotion ressentie pendant cette ascension.

Déjà les touristes arrivent, par paquets de trente, ils se dirigent sans tarder vers les rares fresques qui illustrent l’expédition de la femme pharaon au mystérieux pays de Pount, d’où provenaient bois précieux, myrrhe et encens. Un peu plus loin, au même niveau, on peut se laisser caresser par le regard doux de la vache Hathor dans son sanctuaire.

Pourtant, pour moi, l’essentiel n’est pas là. La magie du lieu est liée à cette lente élévation à l’aurore, l’aurore aux doigts de rose qui n’est pas seulement celle d’Homère et des temples grecs. Le temple d’Hachepsout est à la montagne ce que le temple de Sounion est à la mer, un bijou de prix qui exalte la beauté du site sans l’écraser.

J’apprends en lisant mon guide que le site est rarement mentionné par les voyageurs du 19ème siècle, pourtant férus d’archéologie. C’est que Deir El Bahari, comme son nom l’indique, était alors à l’état de ruines, sur lesquels était érigé un monastère (deir) copte, aujourd’hui disparu. C’est Mariette qui dévoila les restes du temple, suivi par d’autres équipes d’archéologues, si bien que le site n’a repris son aspect premier que dans la 2ème moitié du 20ème siècle.

Hommage aux archéologues, qui n’ont pas été que des pillards, exportateurs de trésors égyptiens vers les musées étrangers. Et hommage à la grande égyptologue qui vient de rejoindre le royaume des morts : Christiane Desroches Noblecourt.

2 Réponses to “Hatchepsout, encore et toujours”

  1. Loodmer said

    Ces constructions nous donnent une idée de cette fabuleuse civilisation et de sa fragilité dans le temps, quand on voit où en est cette nation.

  2. Ben said

    Comme beaucoup d’autres pays, malheureusement, car le temps long n’est plus de notre temps.

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