Bus Luxe pour Hurghada. Peu avant l’heure de l’iftar, chaque voyageur reçoit une boîte en carton décorée de l’inscription « Ramadan karim » contenant deux sandwichs mous peu ragoûtants et trois dattes pour rompre le jeûne.  Tous les passagers attendent le signal pour ouvrir la boîte, dans un silence religieux que l’absence de radio rend palpable, comme cette tension dans l’air confiné, pareille à celle qu’on ressent au départ d’une course, un pied sur le starting bloc. Ce n’est pas un coup de feu qui donne le signal de l’iftar, le premier repas de la journée alors que le soleil se couche, ni même l’appel à la prière lancé d’une mosquée perdue en plein désert, c’est le bouton de la radio : un verset du Coran, écouté par quarante paires d’oreilles, musulmanes ou chrétiennes. A la fin du verset, chacun ouvre sa boîte, porte une datte à la bouche, boit la moitié de sa bouteille et déballe la nourriture apportée pour le voyage. Les sandwiches mous restent dans les boîtes. Quinze minutes après l’iftar, le chauffeur fait un arrêt dans le désert. Encore dans l’ambiance, je m’imagine que c’est pour la prière, mais c’est pour la cigarette. Lire le reste de cette entrée »

Je reviens au Caire, après une longue d’absence, كنت أشعر بالغربة

J’avais le mal du pays, de ses odeurs, de ses couleurs, de sa chaleur, de la douceur, de ses gens qui vous tissent un cocon capable de métamorphoser un européen stressé en humble quidam soucieux de l’essentiel.

A l’aéroport, je ne reconnais rien : où est la banque Misr où l’on se procure les visas d’entrée ? Tout est d’une étrange propreté. Restée fidèle à Egyptair, le moins cher, j’ai atterri dans le nouvel aéroport tout neuf, une demi-heure après l’iftar ; et c’est le désert. Lire le reste de cette entrée »

 

Je croyais que c’était le 2 septembre, mais le 1er, en marchant vers mon lieu de travail, comme chaque matin, j’ai su que je m’étais trompée. L’atmosphère inhabituelle, moins de monde dans les rues, une sorte de laisser-aller sur certains visages, de recueillement sur d’autres, des « mabrouk » et des poignées de main échangées en passant, comme pour un mariage ou un enterrement. Lire le reste de cette entrée »