Je sais, je n’ai pas écrit pendant la Révolution, et pourtant les heures passées devant Internet cet hiver, les événements suivis jour après jour, heure par heure, tremblé que l’armée ne finisse par tirer sur la foule, participé à une manifestation à Paris, au coude à coude avec des égyptiens inquiets épaulés par des tunisiens victorieux, entendu la clameur en direct sur la place Tharir à l’annonce de la démission de Moubarak, grand moment d’émotion, suivi de SMS comme pour annoncer le Nouvel An. J’ai vécu au rythme de la place Tahrir, dont il faut absolument prononcer le h, comme dans Mohamed, pour en retirer tout l’effet dramatique. Pour les deux r roulés, on fait ce qu’on peut. Lire le reste de cette entrée »

De la place Tahrir, je prends un taxi pour Al Azhar. Le jeune homme qui s’arrête est un joli  barbu, avec zibab naissante au front, cassette de prêches religieux à fond les manettes, et livre sacré exposé sur la plage arrière molletonnée de velours. Taxi idéal pour ma destination !

–       Al Gamaat Al Azhar !

Lui démarre, c’est la règle, démarrer d’abord, même si on n’est pas sûr de la destination, puis me fait :

–       Al Gamaat ou Al Gamaa ?

Je réalise mon erreur : en prononçant le T final, j’ai demandé l’Université au lieu de la Mosquée.  Il a supposé à juste titre que je n’étais pas étudiante à Al Azhar. D’autant plus que l’université qui jouxte la mosquée n’a jamais été ouverte aux filles, qui ont la leur à Medinat Nasr. Lire le reste de cette entrée »

La rue Hoda Sharawi au Caire donne sur la rue Talat Harb, qui relie la place du même nom à la place Tahrir, dont le monde entier connaît maintenant le sens littéral et symbolique. J’ai souvent emprunté la rue Hoda Sharawi pour aller au restaurant Felfela, mais surtout pour passer un moment dans l’ancien jardin du café Riche, qui abrite maintenant le roi de la chicha en plein air, été comme hiver. D’ailleurs le café s’appelle Al Boustan (le jardin).

Mais qui était Hoda Shaarawi ? Une grande dame révolutionnaire, et une des premières féministes égyptiennes, fondatrice de l’Union féministe égyptienne, en 1923. En cette journée du 8 mars, je voudrais lui rendre hommage ainsi qu’à toutes les égyptiennes engagées dans la lutte pour l’égalité et la démocratie, hier et aujourd’hui. Surtout aujourd’hui. Lire le reste de cette entrée »

Jeanne est une belle jeune femme de 32 ans, parfaitement trilingue, titulaire d’un Master en sciences politiques, d’un diplôme en ressources humaines et de formations complémentaires en France. Employée comme secrétaire dans une structure française au Caire, elle est payée 5500 livres par mois, soit un « bon » salaire égyptien autour de 800 euros. Elle est passée, en sept ans, d’un poste à l’autre et se voit stagner professionnellement. Lire le reste de cette entrée »

L’hôtel Keylani à la terrasse accueillante est à deux pas du souk, qui ne ressemble en rien au dédale du Khan El Khalili. L’artère principale est une large allée qui longe la ville parallèlement au Nil. J’y achète quelques cadeaux à des prix raisonnables parce que je me débrouille en arabe et que j’ai tout mon temps pour discuter. Je m’attarde dans un magasin de masques hétéroclites qu’un jeune homme me fait visiter. Lire le reste de cette entrée »