La ruelle des femmes

2008

La « Zan Al Settat », c’est la ruelle des femmes à Alexandrie, une petite coquetterie, qui donne comme par hasard sur la rue de France. Ça déborde de tissus, de foulards, d’épingles à foulards, c’est mauve, rose, jaune, ça brille, c’est la Zan El Settat. Je suis impressionnée par les épingles. Je n’avais jamais fait attention auparavant aux épingles discrètes plantées dans les voiles. Et pourtant, que de signification dans une épingle, qui est au voile ce que la barrette est aux cheveux. Je ne sais pas si le diable est dans les détails, mais le détail est dans l’épingle : ce n’est pas du tout la même chose de fixer son foulard avec deux ou trois épingles toutes simples ou avec cinq ou six à têtes de papillons, de scarabées, de petits nounours, brillants ou mats.

Comme n’appartiennent pas au même monde celles qui s’encapuchonnent dans cette espèce de voile couvrant  qui se décline dans des gammes de blanc cassé à beige foncé, en passant par tous les tons de gris, ni celles qui le portent encore plus long,  marron foncé ou noir. Quant au voile intégral, ou niqab, ou « boîte aux lettres », ce sont les arabes du Golfe qui l’ont importé en Egypte, et ce sont eux aussi qui viennent s’encanailler au Caire chaque été.

Entre le niqab et le voile brillant décoré d’épingles sophistiquées, complété par un jean bien moulant à la dernière mode, il y a le juste milieu, le voile simple, coloré, joyeux, bleu turquoise, vert pomme, jaune soleil ou rose vif, de celles qui ne refusent pas les plaisirs de la vie. Et le sourire qui va avec. Le sourire des alexandrines.

2 Réponses to “La ruelle des femmes”

  1. josiane said

    avant que tu nous quitte ,je te ferais bien découvrir le souk de sayeda zeinab,et celui de babzuweilla,là ou les femmes constituent les trousseaux de leurs filles a marier !!!

  2. Bénédicte said

    Avec plaisir Josiane, je suis déjà passée à proximité de celui de Sayeda Zeinab, mais ne m’y suis pas arrêtée.

Laisser un commentaire